Plus que jamais armé de ses convictions pacifistes et de son
éternel fusil M16, l’artiste multimédia activiste
John Douglas présente une série de travaux photos et vidéos.
Après son travail sur la Homeland Security Collection, critique
imagée et pertinente de la politique sécuritaire américaine,
Dead & Wounded correspond à la période actuelle de
l'ère du Président Obama.
Il se photographie, se clône, se multiplie, se met en scène
nu et en grand format, en noir et blanc comme en couleur. Unique sujet
de cette série d'images, il nous délivre avec efficacité,
profondeur et un humour sardonique, son message : non à la guerre
! non à la violence ! Du tableau photographique arborant un nu
armé, cloné et multiplié aux jeux de superpositions,
Dead & Wounded se présente comme une succession d’images
fortes et de montages sardoniques le mettant en scène.
Il utilise avec brio des clichés de la société
américaine. Il défend fusil au poing tour à tour
un massif de fleurs, un magnifique chêne, l'Amérique par
le nord ou bien un camping-car où vivent beaucoup d'américains
pauvres, etc. etc.
Dans un clin d'oeil à la guerre de sécession, il incarne
à lui tout seul une armée de retour du combat. Ses soldats,
sont à l'opposé de l'image qui nous est servie sur nos
écrans de télévision, tels des robots, bardés
de gilets pare balles, de casques à vision nocturne et autres
gadgets militaires high tech. Son soldat à lui est nu, humain,
vulnérable, portant une arme dérisoire.
John Douglas aime son pays. Il lutte contre la dérive du Patriot
Act, loi prise après le 10 sept. 2001 qui restreint les libertés
individuelles, fondements de la démocratie américaine.
Il dénonce la fascination pour les armes et la facilité
pour s'en procurer.
Dans l'un des cliché les plus saisissant, l'homme redevenu préhistorique
dans sa caverne obscure (quelque peu platonicienne) éclairé
par la seule lumière cathodique d'un écran de télévision
sur lequel on voit (peut-être) l'image du cercueil couvert du
drapeau d'un soldat mort en Irak, que John Douglas veille avec respect,
nu, l'arme en bandoulière.
Loin d'être morbide, John Douglas en appelle, en creux, à
ce que nous aimons aux Etats-Unis : La liberté, la démocratie,
le respect des valeurs qui ont jadis sauvé l'Europe, les grands
espaces, la nature, bref tout le contraire du désastre des expédition
militaire en Irak ou ailleurs.
PS : Il nous montre son talent du metteur en scène
qu'il est par ailleurs. Cofondateur en 1967 du collectif Newsreel,
très engagé politiquement, il a réalisé
dans les années 70, avec son camarade Robert Kramer, People'war
au Viet-Nam du Nord et Milestones. Il fut l'invité du Festival
de Cannes 2008 pour la projection/commémoration de ce film
culte de la contre culture US. Milestones est ressorti dans les salles
françaises en Décembre 2008.
Galerie Depardieu 64 boulevard Risso 06300 Nice France
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